John et la République, Mémoires d'un perroquet est l'adaptation fantasque d'un fait-divers datant de 1794, celui d'un perroquet accusé de royalisme sous la Terreur parce qu'il répétait « Vive le roi ! Vive les nobles ! Vive nos prêtres ! ».
Pensé comme un conte philosophique, le film suit les folles aventures d'un perroquet pris dans les tourments de l'histoire, témoin privilégié de la stupidité et de la cruauté humaines, héros malgré lui d'un monde qui n'est pas le sien et auquel il ne comprend rien. Tour à tour spectateur et acteur des événements, John se fraye un chemin dans un monde en pleine mutation, entre libertins royalistes et démocrates tyranniques
C'est l'histoire d'une bête et de la bêtise humaine. Une bêtise dont chacun est prisonnier, comme l'animal est privé d'humanité. Une bêtise qui rigidifie les idées et qui nous fossilise. « La bêtise est quelque chose d'inébranlable ; rien ne l'attaque sans se briser contre elle. Elle est de la nature du granit, dure et résistante. », comme le disait Flaubert. C'est cette opiniâtreté de l'esprit qui se lit sur les visages engourdis et fait avancer l'imbécile d'un pas sûr et satisfait. Mais on aurait tort de croire que la bêtise nous ramène à l'état de bête. La bestialité de l'homme n'est pas semblable à celle de l'animal. Elle est bien plus dangereuse, car c'est d'elle que naissent l'injustice et la cruauté.
Merci à Yann Gonzalez, François Bonenfant, l’Opéra de Lille et sa costumière Camille Devos, l’Académie des Sciences, Lettres et Arts d’Arras, à l’ensemble des équipes pédagogiques, administratives et techniques du Fresnoy.
Née à Massy en 1995, vit et travaille à Bordeaux. Diplômée en philosophie, Charlotte Pouyaud réalise des films de fiction dans lesquels elle met en scène certains faits divers, événements historiques ou situations d'actualité, en utilisant les potentiels de la dramaturgie pour les déployer, le plus souvent dans un registre tragi-comique.
Production : Le Fresnoy, Studio national des arts contemporains