« Peut−être l'immobilité des choses autour de nous leur est-elle imposée par notre certitude que ce sont elles et non pas d'autres, par l'immobilité de notre pensée en face d'elles. » Marcel Proust, À la recherche du temps perdu.
Par une nuit sans lune dans l'est de la Belgique, le 29 novembre 1989, de nombreuses personnes observent des phénomènes aérospatiaux inexpliqués. Des objets sombres de forme triangulaire transpercent le ciel dans un profond silence ; une lumière blanche, parfois éblouissante, émane des trois phares nichés sur ces astres mystérieux qui voguent dans les paysages crépusculaires du plat pays.
Ces observations constituent le point de départ de ce que l’on appellera plus tard « la vague belge d’ovnis », l’une des manifestations les plus documentées dans ce domaine et considérée encore à ce jour comme inexplicable. Une collaboration avec les forces aériennes belges permettra même l’enregistrement d’un écho non identifié dans le radar d’un avion de chasse F-16. S’il est impossible de nier l’existence de ces témoignages, une approche plus sceptique explique qu’ils découlent d’une « contagion psychosociale » trouvant sa source dans une couverture médiatique dense. Pour les partisans de cette thèse, il s’agirait en substance d’un phénomène d’hallucination collective.
À rebours de tout raisonnement analytique, cette installation audiovisuelle invite son spectateur à vivre une expérience immersive et sensorielle reposant sur la circulation du regard. En partant de ces étranges événements, elle vise à interroger la dimension subjective de la réalité et la porosité entre imaginaire et réel.
Georges Michaux, Felix Zapata, Adrien Penpenic, Vincent Ethève, Alban Mercier, Adrien Van de Velde, Thomas Léon, Katell Paillard, Fabien Fornoni.
Joachim Michaux a travaillé dans la distribution cinématographique avant de réaliser de courts essais documentaires et de rejoindre Le Fresnoy – Studio national des arts contemporains, pour approfondir sa pratique. Il réalise en première année le documentaire Sur tes cendres, tourné à Beyrouth après l’explosion du port : il interroge la question de la destruction et de la reconstruction à l’échelle individuelle et collective. Ses films abordent les thèmes de la mémoire, de la reconstruction et de la transcendance.